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Syndicat Sud Travail Affaires sociales du Ministère de l'emploi, du travail et de la cohésion sociale
Tous les vendredis, permanence syndicale de Sud Travail
Tél : 01 44 79 31 65 - 01 44 79 31 67 - 01 44 79 31 68
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Sud Travail Affaires sociales
LES TEMPS MODERNES (version 2004)
un film de Bosch, pour Bosch, avec Bosch, décors de Bosch, mise en musique …eh oui encore Bosch
figurants : les salariés et syndicats de Bosch à Vénissieux
le seul film sans budget

Il était une fois un groupe industriel bénéficiaire qui n’était donc pas en franche difficulté, et qui voulait obtenir un accord pour réduire les coûts salariaux en France (de 15 à 20% par heure de travail, quand même !) afin d’éviter une délocalisation de production dans des contrées pas très lointaines, en Europe (une communauté d’Etats qui n’harmonisait ni les salaires ni la protection sociale), une contrée donc où le travail était encore moins cher, pour l’instant !.
Dans le jargon patronal, tout ceci est résumé par l’expression "développer une meilleure compétitivité", quelle capacité de synthèse sous ce doux euphémisme.

Dans la presse, la critique est largement partagée, on parle de chantage, d’ultimatum.
Qu’y a-t-il exactement dans cet accord-scenario ?

Une menace pèse sur 300 emplois mais à la fin du film, seuls 190 seront conservés par un hypothétique investissement sur Vénissieux qui serait réalisé en 2004.

Pour résister à la menace, les salariés et syndicats doivent accepter :
- La suppression d’1 jour férié
- La suppression d’1 jour de pont
- La suppression des aménagements d’horaires le veille de Noël et de jour de l’an
- La suppression de 6 jours de RTT (passage de 35 à 36h)
- pour 2005, 2006 et 2007, une réduction des augmentations de salaire de 1,8% (1% seulement prévu par an donc une perte de pouvoir d’achat)
- une réduction de la majoration des heures de nuit de 25 à 20%
- une journée de formation prise sur les jours de RTT
- l’augmentation du prix du ticket restaurant de 0,50€ à la charge du salarié
- l’exclusion de la prime de 13ème mois de l’indemnité de congé
- la suppression de l’accord d’intéressement
- la réduction de la subvention du CE pour les œuvres sociales et culturelles de 0,25% de la masse salariale
les salariés et syndicats vont-ils accepter ?

Nous ne résistons pas à l’envie de vous dévoiler la fin du film.
OUI, c’était la facture pour éviter la suppression du site de Vénissieux.
Pourtant, des suppressions d’emploi restent prévues à hauteur de (300 – 190=) 110 pour un groupe bénéficiaire qui veut gagner encore plus à faire travailler des salariés moins cher.

On leur évite les frais de déménagement et de déplacement.
Leur main d’œuvre moins chère, ils l’auront sur place.

Avaient-ils un autre choix ?
La direction a exigé que 90% des salarié, au moins, acceptent ces modifications (en plus des signatures syndicales)…on imagine la pression de chacun : signer ou perdre son emploi et entraîner les autres.
Chantage ou ultimatum, les qualificatifs n’étaient pas trop forts.
Loin d’être un conte de fées, on craint plutôt que ce soit un film d’anticipation

La brèche est ouverte…à qui le tour ?
Demain, sous menace de suppression d’emplois, de difficultés quelconques, de délocalisation… qui pourra résister ?
Tout ça n’est que moralement scandaleux !
Juridiquement, y a rien à dire, la loi permet ça. On peut garder les profits et ne partager que les pertes, faire admettre aux salariés qu’il y a pire ailleurs.

On a bien déjà fait admettre que les fonctionnaires étaient nantis par rapport aux salariés du privé.
On est en train de faire admettre que les salariés du privé français sont nantis par rapport à des salariés d’autres pays.

Il y a très peu de temps, on l’a entendu concernant les salariés d’EDF-GDF qui se battaient pour garder leur statut public.
C’est un jeu de cons, n’y jouez pas. Tous les films finissent pareil, les perdants sont toujours les mêmes .
Et si ça servait à nous faire tous réagir, enfin ?
Ecrit par sudiste, le Mercredi 10 Novembre 2004, 09:30 dans la rubrique "Actualité".