La LOLF (Loi organique des Lois de Finances) vous en fait baver ; les consultants eux, ça les fait saliver. Un Eldorado nous dit « Le Monde » (01/02/2005). Ainsi l’avant-dernier (comme ça va vite, il est déjà oublié) Sinistre des Phynances a-t-il attribué le marché informatique pharaonique de la mise en musique de cette loi à un cabinet filiale de CAP GEMINI : 250 millions d’euros sur trois ans … Malheureusement (comme le déplore ce même journal d’information, objectif) il y avait quelques failles dans la passation de ce marché public. Qui a dû être résilié par crainte de recours d’un concurrent jaloux… Résultat des courses : juste un petit contrat de … 15 millions d’euros et quelques promesses pour la suite qui ne seront sans doute pas électorales.

Seule la lutte paie ! + 50 % … en cinq ans

Le même journal (d’information) sous le titre « Le secteur public fidèle client des cabinets de conseil » donne la parole au président du syndicat patronal des cabinet de conseil- qui déplore que le marché public du conseil « n’a pas explosé comme nous pouvions l’espérer en dépit des besoin nourris par la Réforme de l’Etat (cherchez à qui profite le crime …) et de la décentralisation (idem), en raison de restrictions budgétaires … ». Du coup, le montant du gaspillage public au bénéfice des boîtes qu’il représente n’a crû que de 50% en cinq ans pour atteindre, péniblement 2,5 milliard d’euros. Trois fois rien, quoi !

Vive les « prestations concrètes » de nos très chers consultants !

Et dire que ce ne sont que 1 500 euros qui sont versés par jour à nos « petits consultants » qui apprennent aux chefs de services à « évaluer » leurs collègues ! C’est sans doute une goutte d’eau dans l’océan du gaspillage. Mais les petits ruisseaux font les grandes rivières, et les jours de formations, pour l’endoctrinement des futurs notateurs, se comptent par dizaines pour la France entière. Ce qui fait un beau paquet de fric pour ADIGE, AGONE et autres petits copains.

Le gouvernement ordonne, les députés ronronnent

Sur légifrance, on trouve la liste des ordonnances prises par le gouvernement depuis l’élection présidentielle de 2002 avec la complaisante autorisation de la majorité parlementaire.

Et l’on en décompte pas moins de… 133 !

Dans le même temps les députés ne votaient guère que 303 textes de loi.

Les ordonnances sont des textes à valeur législative, pris par le gouvernement dans des domaines normalement dévolus à la loi et sans débats au parlement. Elles doivent donc rester un outil d’exception [« pendant un délai limité » nous dit la Constitution] dans une Démocratie puisqu’en autorisant le gouvernement à légiférer sans le moindre débat au parlement elles substituent le Pouvoir Réglementaire au Parlementaire et, ce faisant, attentent à la Séparation des Pouvoirs et à la représentation populaire.