Après avoir fait le pied de grue à l’extérieur de 9h30 à 12h30, les agents grévistes sont rentrés au Louvre, le nez au vent et à la barbe des flics en perdant en cours de route les dirigeants de la CGT et du SNU, sans doute appelés à d’autres tâches (ceux de la CFTC et de l’UNSA ont brillés toute la journée par leur absence). Les manifestants se sont regroupés devant l'entrée de la grande salle du Carrousel du Louvre où se pressaient anciens ministres du travail, parlementaires, syndicalistes en cravate … on a même vu quelques dirigeants syndicaux de notre ministère qui malgré la grève participaient au grand raout et s’enfilaient des petits fours….

Les agents ont été confrontés immédiatement à la conception que se font MM. Borloo et Larcher du dialogue social, dans toute sa dure réalité : d’abord repoussés par une première rangée de CRS, menacés de poursuites judiciaires pour manifestation illégale, ils ont été encerclés et retenus pendant plus de trois heures. L’ambiance était du tonnerre et la manifestation très militante.

Lorsqu’ils souhaitèrent disloquer leur manifestation pacifique, ce sont d’autres CRS que les ministres leur envoyèrent : ceux-là, casqués, armés de leurs boucliers et de leurs matraques, les évacuèrent par la force, les poussant avec brutalité, provoquant une bousculade dans les escaliers du Carrousel. Dehors, les manifestants furent parqués entre deux rangées de CRS une heure de plus, le temps sans doute que sortent les ministres, qui, la bouche pleine de « dialogue social », se révèlent incapables de rencontrer les personnels de leur ministère. Enfin, les très dangereux trouble-fête, pour qui même la garde républicaine à cheval s’était déplacée, furent autorisés à partir, par groupe de dix personnes au plus, raccompagnés par des agents des RG avec talkie-walkie et oreillette.

SUD se félicite du succès de cette manifestation. A l’heure où l’inspection du travail fait l’objet d’une réforme qui remet en cause ses principes fondamentaux et où le ministère du travail est démantelé, avec l’abandon des missions de l’Etat envers les travailleurs handicapés, la relégation de l’apprentissage, et même le désengagement des politiques de l’emploi au profit de l’ANPE, il était hypocrite de la part de Borloo et Larcher de prétendre fêter le centenaire d’un ministère qu’ils vident cyniquement de sa substance. SUD se réjouit que la fête ait été gâchée par ceux qui sont les premiers témoins et les premières victimes des inconséquences et des sales coups des ministres-patrons : les agents du ministère du travail.

Après le succès de cette journée, qui exprime une nouvelle fois le désaveu des politiques menées par les ministres, et en particulier le rejet profond de la réforme Larcher de l’inspection du travail, SUD appelle tous les agents du ministère, ainsi que les salariés, les syndicats, les usagers du service public du travail et de l’emploi, à poursuivre et à amplifier la lutte pour la défense des missions du ministère du travail