Après avoir parcouru les 10 petites " fifiches " des évaluations émises collégialement par le groupe INTERFACE et la DEMAGO (pardon la DAGEMO), force est de constater que ce document restera dans les annales du grand cirque ministériel. D’ailleurs à cet égard, on aimerait bien connaître le montant de la facture pour ce déballage d’inepties managériales!
Ca fait presque froid dans le dos à la lecture de ce véritable exemple de cynisme, d’humiliation de l’agent évalué, qui invite même le chef de service à évaluer sauvagement autour de la machine à café (fiche N°4). En somme, ça commence à sentir bon les " Big Brother Awards " dans la fonction publique, la police de la pensée vous salue et vous dévalue.
On ne peut qu’être stupéfait par une telle hiérarchisation des rapports, par l’utilisation de vocables pitoyables (fiche N°7) et par cette " feuille de route " mortifère qui permettront de mener à bien ces fameuses dévaluations de l’agent.
Le débit de démagogie est tel que même si au départ, ça fait presque rire, dans un deuxième temps on réalise à quel point réside en filigrane un principe liberticide et pernicieux. La fiche N°3 est à cet égard un florilège de médiocrité expliquant à l’évaluateur les enjeux stratégiques de l’évaluation avec une psychanalyse bidon du lien social et du processus d’identification à son activité professionnelle.
Le principe massificatoire de ces évaluations ne peut que soulever indignation et mépris face à autant de conneries (le mot est lâché, vous nous excuserez) synthétisées en 10 fiches. L’infantilisation de l’agent, son obligation à rendre des comptes sur une base tronquée et partisane en disent long sur la stratégie du ministère. Le plus grand danger réside dans l’institutionnalisation de ce flicage social et professionnel avec sa kyrielle de méthodes managériales qui sont la négation même du principe de singularité de chaque agent. L’ensemble des agents de la fonction publique ne seront à terme que de vulgaires exécutants, mis en fiches de poste, avec une liste de prérogatives, un numéro en somme.
En décidant d’instaurer ce processus d’évaluation, il est dorénavant acquis que la lutte du syndicalisme sera de s’opposer plus que symboliquement aux attaques imbéciles du système de pensée unique (libérale) qui veut légitimer la surveillance au sein même de nos services en instrumentalisant tout simplement les chefs de service intermédiaire pour en faire de vulgaires mouchards à même de rendre des comptes à la hiérarchie.
Pas un mot sur le service public au long de ces 10 fiches, pas un mot sur les missions du même service public. Rien du tout. En outre, quid de l'utilité des évaluations individuelles pour le service rendu à l’usager ?
Aucun, hormis perdre beaucoup de temps avec cette pléthore d'indicateurs de résultats au jour le jour, du combien çà coûte, la budgétisation par service, la " shérifisation " du chef de sévice, et strictement rien modifier en substance dans la véritable action (qu’elle soit pénale ou sociale) de l’inspection du travail ou de la politique de l'emploi.
La DEMAGOGIE via ses évaluations nous accable de son mépris, nous manipule et nous considère comme ses jouets, tout simplement.