Le 30 octobre denier, M.FILLON déclarait devant une assemblée de Conseillers Généraux qu’il serait possible de « décentraliser intelligemment le dispositif des aides aux entreprises qui est aujourd’hui géré en dépit du bon sens au niveau de l’Etat ».

Cette déclaration est particulièrement consternante et méprisante à l’égard des agents du ministère qu'il dirige.

Nous constatons d’une part, qu'il ne remet nullement en cause le dispositif même des «aides à l’emploi » dont les effets pervers sont cependant patents ;

Nous constatons d’autre part, qu'il ne s'inquiéte nullement de l’absence de tout contrôle effectif des aides versées aux entreprises, à l’exception de celles versées dans le cadre du Fond Social Européen, sous pression de Bruxelles ;

il se borne donc à dénoncer la mise en œuvre des «politiques de l’emploi » par les services –et par delà, par les hommes et femmes- qu'il dirige : nous aimerions à cet égard avoir des précisions sur les carences supposées de ces services : sur quelles analyses, sur quels rapports se fondent ses déclarations. En tout état de cause il est pour le moins paradoxal que, depuis sa prise de fonction il y a presque six mois, il n'a imposé aucune modification structurelle à la Direction Générale de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, et plus même maintenus à leur poste l’ensemble de ses dirigeants .

Mais assurément qui veut noyer son chien l’accuse de la rage, et tout incite à penser que sa mission est de supprimer le département ministériel qu'il dirigez :
 par la remise en cause des missions de l’inspection du travail ;
 par la totale décentralisation de la formation professionnelle au profit des régions ;
 par la décentralisation des mesures d’aides aux « entreprises », aux départements ou aux régions.

Lettre de Sud Travail à F. FILLON